الحايل عبد الفتاح
الحوار المتمدن-العدد: 6136 - 2019 / 2 / 5 - 18:34
المحور:
الادب والفن
قرأت لي ولكم كتابا 3
كتاب " Pollens" " غبار حشيش" للكاتب المغربي ماحي بينبين
نبدة عن القصاص بينبين ماحي :
كاتب وفنان تشكيلي مغربي. فركفوني التمدرس. غزير العطاء الفني مسكون بالكتابة ومشغول بما هو إنساني واجتماعي. وهذا ما سنفص فهمه في قراءتنا لروايته بالفرنسية " غبار الحشيش".
ـ فهو كاتب روائي معروف في المغرب والعالم فركفوني بالكتابة السردية.
مما كتبه في أول مساره الأذبي الفركفوني روايته «قمة العبودية» (1992)، تلتها «أكلة لحوم البشر» (1992) ثم "جنازة الحليبـ" (1994) و«ظل الشاعر» (1997)؛ و«غبار الحشيش» (2001) و«الله يخلف» (2013) و«نجوم سيدي مومن» (2009)، التي تناول فيها الأحداث الإرهابية التي هزت الدار البيضاء في 16 مايو 2003، والتي شخصها المخرج المغربي نبيل عيوش في فيلم سينمائي تحت عنوان «يا خيل الله»، ثم «مجنون الملك» (2017)، التي يستحضر فيها والده الفقيه بينبين والتي نقرأ على ظهر غلافها : «ولدت في عائلة شكسبيرية، بين والد في حاشية الملك وشقيق معتقل..".
ـ ماحي بينبين هو أيضا فنان تشكيلي يروم للرسم بأي قلم أو ريشة. آخر عرض تشكيلي هو العرض التشكيلي الذي عرضه من الفنان حسن ..خلال شهر فبراير 2019 بمعرض بمراكش ب "رواق أسود على أبيض"...في رسمه هذا وتشكيله هذا شخوص هي في تصوره أشباح...
تعرفت على شخص الكاتب من قريب وتحاورنا ووقع لي كتابه " نجوم سيدي مومن" وأضاف فوق توقيعه رسما فنيا بتلقائية وسخاء. وحين قرأت كتابه هذا والكتاب الذي بين يدي القاء حاليا، وجدت أن المؤلف بينبين وفي لشخصه : بشوش، لطيف المعاملة، اجتماعي، وله قوة الإنساني القابل لسماع الآخرين وللطبيعة من حوله.
ملاحظات مهمة ومفيدة للقارئ لفهم أدب وقصص المؤلف بينبين ماحي :
قصة " غبار حشيش" كتبها القصاص المغربي بينبين ماحي باللغة الفرنسية سنة 2001. وسأحاول ما استطعت قراءة هذه الأقصوصة كما هي بلغتها وبلسان حال مؤلفها بينبين ماحي لكي أبقى متصلا مع ما يتصوره القصاص شخوص ومفاهين وتعابير معروفة لدى الفركفونيين الأوروبيين والمغاربيين، وأفقه مدلولها وغايتها.
أعرف أنني لست مرغما على قراءة هذه القصة وغايتها ...وأعرف أنني لم أستأذن المؤلف بنبين نفسه في ذلك لأن ما قصه استهلكته واستهلكه الآخرون مثلي بالمجان...
وعلى المعربنين المحترمين أن لا يستهينوا بكتابة بينبين ماحي ففيه جني لطيف أو قبيح يسكن فكره. وأنا واع بما أقول. فهو لحد الآن لم يخضع لقراءتي ويستمتع بما أوحاه له فكره الحذق المتمرس... ورغم أن قصته هته كتبت بلغة أجنبية يجهلها الكثيرون لأسباب تخصهم، فهي تعبير عن إحساس إنساني متموقع من طرف المؤلف نفسه وجدير بالتقدير والإحترام...
فاللغة ليست سوى آله أو أداة لإنتاج منتوج يستهلك في كل زمان ومكان من قبل الجمهور الوطني والإنساني. فالمضمون والمستهلك من الإنتاج هو الأساس، هو أن يكون مفيدا للناس هنا وهناك.
Le contenu du roman :
L’auteur commence par la phrase « non, je ne suis pas un fou… » Comme pour répondre à une accusation déférée à son encontre par quelqu’un que le lecteur ne savait pas son identité... Puis, ce n’est pas par hasard que l’auteur commence son roman par une phrase du feu d’action. Il me semble qu’il voulait nous introduire dans le vif du sujet dès le départ, nous impliquer dans ses préoccupations en mouvement depuis un certain temps…
La première phrase du roman contient déjà une repense claire et nette : « Non, je ne suis pas un fou : simplement amoureux ».
L’auteur pousse le lecteur à se demander : s’il n’est pas fou, pourquoi il réagit d’une façon proche de celle d’un fou ?
L’auteur parle en première personne du singulier repend : pas fou mais amoureux.
Le lecteur averti serait sûrement au niveau de se demander : si le parleur est conscient qu’il n’est pas fou mais amoureux, il est amoureux de quoi ?
La réponse est immédiatement révélée : « des fleurs et du vent, du ciel des oiseaux et des lumières de Kétama ».
Une autre question se pose : qui accuse le parleur d’etre fou ?
pa de repense cette fois de la part du parleur. On verra ça donc au fil du roman…
Ainsi l’auteur nous ouvre notre appétit de lecteur invité à savoir qui accuse qui ? et qui est l’accusateur et l’accusé ? et pourquoi cette accusation ? Est-elle vraie ou fausse ???
- En sais évidement, dès le début du récit, que l’auteur est un jeune homme franco-algérien, de vingt ans débarquant au Maroc, à Kétama avec sa copine Sonia agée de moins de 20 ans… lui était un étudiant en art dans une école à Mulhouse, en France. Sonia (qui avait un père ivrogne et une mère inexistante) était vendeuse à la boulangerie de son oncle…les deux ont décidé de partir ailleurs…partir au Maroc. Sur le bateau Sète-Tanger, ils ont fait connaissance d’un richissime trafiquant de kif et cannabis nommé Moussa. Il leur a laissé sa carte visite dans le cas où ils auraient besoin d’aide…arrivés à Ketama, au café Atlas, sorte de café-bar, ils ont fait amitié d’un ensemble de personnes : Driss, M le Ministre, Ali, Mama, Jamal…fumant et savourant la vie dans ce village perdu… les deux amoureux ont savouré la vie dans ce village…ils fumaient et rodaient librement…, pendant leur séjours dans ce petit village, il se sentaient libre et protégés…Pierrot recevait de l’argent de sa maman retraitée restée en France…
Un jour, Sonia surprend Pierrot entrain de fricoter avec Najat, une adolescente gamine du petit hôtel de mama Tamou…les deux amoureux, Pierrot et Sonia, se fâchèrent et Sonia est partie demander de l’aide à ce Moussa, un grand seigneur de la région.
Depuis, Pierrot n’a plus de nouvelles de Sonia…mais au fait, Sonia se maria avec Moussa le méchant et enfanta une fille…Pierrot, très amoureux de Sonia a fait tout son possible pour récupérer Sonia puis la libérer…il l’a attendu pendant longtemps…le seigneur lui a crevé un œil car il osa s’approcher de son palais...
A force d’insister de demander à voir Sonia, un jour Moussa accepta de l’affronter au fait et chose accomplie…Sonia craqua et se trouva prisonnière dans les palais du seigneur comme Jamal à l’âge de douze ans » la Miche »…
Devenu presque fou d’amour pour Sonia, il se trouva à l’hôpital psychiatrique de Merchich…on ne sait pas combien de temps il y restait…enfin le vice consul le visita et lui annonce son rapatriement.
Les personnages du roman :
Le roman entérine une variété de personnages, un catalogue de profils humains et traits de caractères. Chaque personnage est un roman à lire séparément…chaque personnage porte en lui une histoire douloureuse et une tendresse…tous ces personnes ou presque sont venus d’ailleurs et se sont installés par hasard à Ketama…
- A commencer par le héros lui-même a les traits et les caractères d’un homme ou un enfant à moitié fou et à moitié raisonnable…mais il sait se retenir selon les événements. Il est vraiment fou d’amour pour Sonia sa copine et prêt à mourir pour elle.
- Sonia est une fille victime de sa crédulité, sa naïveté et sa faiblesse…
- M le Ministre personnifie l’homme excommunié de la politique à cause du scande et du suicide de sa fille Ghita l’amoureuse de Ghali le lieutenant en armé Marocain. Humilié par les arrivistes et déchu, il ne pouvait plus se relever ou sortir du passé et de ses conditions…
- Driss le facteur, le socialiste léniniste, l’ancien bagnard pendant les années de plomb, s’est installé à Kétama après avoir été condamné à 10 ans de prison ferme car il avait juste distribué une tract…
- Jamal l’enfant de la « Miche » orphelin et victime de viole et violence de Moussa…
- - Moussa le trafiquant et le richissime présente l’injustice et la méchanceté…
- La mama Tamou avec ses filles a un passé et présent douteux…elle était la maitresse du papa à Moussa…
- Ali le fossoyeur est cynique …
Les thèmes du roman :
C’est un roman social qui nous fait accéder dans des faits et événement survenus au Maroc, à Ketama plus précisément.
Le sujet ou le thème de ce roman est très varié, selon les paragraphes : la drogue, la captivité, l’absurde, l’Amour, l’Angoisse, l’amitié, la courtoisie, le pouvoir de l’argent et de la politique…c’est difficile à distinguer précisément le thème.
Le lecteur pourrait le classer, à la fois, dans le genre
Le style :
L’auteur utilise des expressions nouvelles et exactes. Il fait étonner ses lecteurs par la fécondité de son langage francophone. Style simple et riche de clonage d’images, il revitalise des mots français tombés en désuétude. Il réussit à adapter la réalité et le résonnement marocains à celle des européens par des tournures de phrase courtes …
Il a utilisé une figure de style rhétorique et du discours in-dir-ect …son style est captivant quoique narratif de-script-if, visuel et observationnel…
Style riche de mots décorés des tournures de phrases…
Le romantisme et le réalisme cohabitent dans son langage, avec, parfois, une teinte de violence et de libertinage.
L’atmosphère générale du roman est à vrai -dir-e lugubre, triste et dramatique. Mais, des situations et des histoires par-ci par-là tombent comme des gouttelettes comiques et rayonnante venant agrémenté et égayer le profond tissu du roman.
Le temps et l’espace ou se déroule l’histoire :
Il va en soit que l’histoire de pierrot se déroule au Maroc. Dans un petit village nommé Kétama au nord du Maroc, au Rif. Une région réputée par la culture traditionnelle du kif et de la résine de cannabis.
Le climat dans ce village est très spécial. Rien ou presque ne pousse à part le kif. C’est « la Mecque de la production de haschich » plaisantent certains marocains.
L’auteur présente ce village touristique comme un terra nullius, qui ne relève pas d’un Etat…Pas de Moukamame ( un agent de la municipalité), pas de policier, pas de gendarme, pas d’école en gros pas une absence totale de l’Etat et ses institutions. On aurait dit et compris que ce village oublié par le pouvoir central... La preuve ? Moussa fait sa loi et règne comme un caïd sans mandat d’autorité. On ne sait même pas s’il est en fait un trafiquant du kif et cannabis où bien un caïd affecté par le pouvoir central pour étendre son autorité sur la région.
Mais Kitama pendant l’arrivée de Pierrot est loin d’être imaginée comme décrite par l’auteur. Pendant l’arrivée de Pierrot (après les années de plomb), Kétama est devenu un grand village où il y a des écoles et des commissariats…Moussa ne pourrait pas exister pendant cette période…L’image sur Kétama, d’après la chronologie de l’auteur, est fausse…et exagérée…
En tout cas l’auteur a situé les événements et les faits du roman après les années quatre vingt dix neuf du siècle dernier, c est-à--dir-e après ce que les marocains nomment « les années de plamb »( années de plomb correspond à la période de 1970 à 1999, période marquée par une violence et une répression exagérée contre les opposants politiques et les activistes démocrates de tous genres).
Cependant, ce n’était pas vrai qu’il y a une absence de l’autorité publique ou l’Etat à Kétama… L’auteur voulait sûrement -dir-e qu’il y avait connivence entre autorité publique et trafiquant de drogue...
Mais on peut relever qu’il y a une contradiction dans l’utilisation du temps des événements chez l’auteur. D’un coté, il situe les événements du roman après la fin des « années de plomb » par la biographie de Driss le facteur, l’ancien bagnard... Puis, Pierrot a débarqué à Kétama après l’installation de Driss dans cette région. Et d’un autre coté,l’auteurl fait vivre Pierrot et Sonia parfois dans la période d’avant les années 1960 à 1970, les années Hippies, parfois après 1999…une fausse chronologie des événements cités…
Le Flashback : l’auteur a utilisé le flashback d’une façon excessive au point parfois, de faire perdre au lecteur, non averti, la chronologie ou le fil de histoire et à brouiller la compréhension d’un simple lecteur. Autrement dit, l’auteur a utilisé analepsie (une figure de style, correspondant à un retour en arrière1, au récit des actions et événements qui appartiennent au passé).
Sinon, au niveau de la conjugaison, l’auteur a utilisé le présent de l’indicatif…
« Ce temps exprime des faits ou des actions qui se déroulent au moment où nous nous parlons »( Voir OBS sur internet). Par exemple, l’auteur Binbibe au début du roman nous informe que : « non, je ne suis pas un fou… », « Non, je ne suis pas un fou : simplement amoureux ».
On ne sait pas si le narrateur Pierrot est celui d’avant son séjour à Ketama ou après…Le début du roman nous fait croire qu’il est resté à Ketama et qu’il a refusé de la quitter tout porte à croire qu’il a refusé le rapatriement proposé par le vice-consul de France…la preuve ? le narrateur début la narration de son histoire par le style -dir-ect et au présent. Puis, lui-même avait bien exprimé, vers la fin du roman, son hésitation entre partir et rester…il est donc resté au Maroc, à Ketama.
Conclusion :
Enfin l’auteur est acculé à une fin du roman pas très claire ou plutôt sans chute. Le lecteur est resté à sa faim. Moi personnellement j’aurais aimé savoir ce que Pierrot et sonia adviennent…
Cependant, l’auteur ne se dérobe pas à ses origines. Il déclare dans la page 34 du roman une phrase très significative : « oui, j’appartiens à ce lieu de marasme, à sa léthargie et à sa souffrance, au même titre que la pierre, le puis, les champs de chanvre, les vieux sages et les oiseaux fous dans l’azur infini. Oui, je fais corps avec cette terre aride sa détresse »
Dans le fil de l’histoire, l’auteur souligne et décrit des choses spécifiques à la culture, à la religion musulman, à certaines traditions et usages ( comment préparer un thé à la menthe par exemple, la tolérance religieuse au Maroc envers un chrétien mais l’accès à la mosquée est interdit aux non-musulmans , dentier garni de deux incisives en´-or-massif, un tatouage sur la figure d’une femme, … )
Personnellement je sens chez l’auteur une volonté de dénoncer toute une série de phénomènes à la marocaine : la drogue, le trafique de drogue, la bureaucratie, l’absence de l’Etat de droit…
Binbine est un écrivain naturaliste, réaliste. Avec son style narratif, il a su me faire comprendre qu’il a un grand talent d’écrivain. Mais, il est difficile à le classer dans une école littéraire précise…
Enfin, son roman est un régal littéraire et artistique, un plaisir à partager.
De El hail Abdelfattah janvier 2019
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