قادر ربيع
الحوار المتمدن-العدد: 3018 - 2010 / 5 / 29 - 00:48
المحور:
الادب والفن
مختارات من مجموعة ستصدر بباريس عن قريب / ترجمة قادر ربيع
Le sage :
« Le bonheur consiste à intégrer l’océan et devenir un poisson »
L’autre :
« Petit ou grand? »
Le sage :
« Là est la question. »
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« C’est toujours le contraire qui se produit »
Se dit le clown en voyant son ombre au plafond.
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Le roi, voyant son peuple nu :
« Qu’il est beau le peuple dans ses habits chatoyants »
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Le passant :
« Dans la forêt habitée par les animaux sauvages, nous avons dormi paisiblement »
Le sédentaire :
« Dans nos villes habitées par les humains, nous redoutons les sauvages »
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Les arbres, voyant leurs ombres couler comme de l’encre :
« Qui nous écrira sur le chemin ?
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L’amant à sa bien aimée :
« Je t’emmènerai dans une forêt d’argent, vers une herbe d’or où nous élirons domicile »
La bien aimée :
« Comment nous préserver des sauvages ? »
L’amant :
« grâce à l’or et l’argent, ma chérie »
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Mon père disait :
« Une balle ne fait qu’un mort, une idée instruit des milliers de personnes »
Et lorsque mon père est mort, fidèle à son idée unique qu’il a avait lancé comme une balle sur les gens, personne n’est venu assister à ses funérailles.
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Les grands poètes mangent les petits puis se plaignent de la faim.
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Il aime tout le monde
Et n’aime personne
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Le journaliste, se regardant dans la glace :
« Le silence est d’argent, la parole est d’or »
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L’individu qui se reprend :
« Peut on effacer l’énorme erreur par un raisonnement encore plus énorme ? »
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Comme je le fais sur terre
J’ai voulu me fixer sur la mer
Et marcher sur ses poissons, ses totems et ses morts
Mais je me suis noyé
Et me voilà dans un coin dans la mer :
Passent devant moi ses poissons, ses totems et ses morts
Je ne vois des barques que leur parties inférieures
Des poissons que leurs ombres
Et des humains
Que leurs voix
Et de l’eau
Que l’eau
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Jeu
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Jouons, chérie
Toi c’est moi
Et moi c’est toi
Je dépose des fleurs sur ta tombe
Et tu déposes les fleurs sur ma tombe
Je franchis la porte de la nuit
Et tu franchis la porte du jour
Nous nous rencontrons la bas
Nous ne nous connaissons pas
Tu diras : toi c’est moi
Et je dirai : moi c’est toi
Et nous rirons comme des enfants
Ombres
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Des ombres dialoguent avec moi le soir
Avec des ombres je dialogue le soir
Des ombres me saluent et je les salue
Des ombres
Des ombres
Des ombres
Des ombres je traîne, allant et revenant le long de la route
Des ombres qui coulent
Sur mes pieds
Sur les paumes de mes mains
Puis me surprennent subitement sorties du mur d’en face
D’où vient ce mur ?
D’où viennent ces ombres qui se précipitent vers moi ..
D’où ces ombres …
Est ce bien elles qui me poussent ou c’est moi qui les pousse ?
Est ce bien elles qui m’étreignent ou c’est moi qui les étreints
Celles là même qui m’ont accompagné pendant des années
Se sont absenté pendant des années
Puis là me reviennent
Et se penchent sur moi
S’installent sur mon lit pour me faire souffrir
Sans bouger un cil
Sans émettre un son
Sans allonger un bras
Ô mes ombres
Ô mes ombres en pierre
Cette mort là
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Je l’épiais souvent dans la rue mitoyenne
Je me rappelle :
Sa foulée lorsqu’il presse le pas
Son regard suspicieux lorsqu’il se retourne
Sa posture près du mur
Et ses yeux…ses yeux
Croisant mon regard
Au milieu de la foule
Et quand j’ai ouvert les fenêtres la nuit
Pour laisser entrer l’été
Il m’a surpris avec son sifflement
Qui s’approchait de plus en plus
Je me suis précipité
Pour fermer les fenêtres
Mais
En constatant le sifflement s’éloigner
Je suis resté tremblant
Ne me levant qu’à ses coups répétés :
- Qui ?
Je suis descendu le long de la rue
Et même une fois chez moi
Je suis resté
Tremblant
Tremblant
Me protégeant derrière mon lit.
Abdelkrim Kassed
Traduit de l’arabe (Irak) par Kader Rabia
اثنتا عشرة قصيدة قصيرة
عبد الكريم كاصد
قال الحكيم:
" السعادةُ أن تدخلَ بحرَ الناس
وتصيرَ سمكةً "
قال الآخر:
" صغيرةً أم كبيرةً؟ "
قال الحكيم:
" تلك هي المسألة "
*
" دائماً يحدث العكس "
قال المهرّج
وقد رأى ظلّلهُ على السقف
*
حين رأى الملك شعبَهُ عارياً
قال: " ما أجملَ الشعبَ في أثوابه الزاهيهْ !"
*
قال العابر:
" في الغابة المسكونة بالوحوش
نمنا بسلام "
قال المقيم:
" في مدننا الآهلةِ بالبشر
لم نأمن الوحوش "
*
قالت الأشجار
وقد سالت ظلالُها كالحبر:
" منْ يكتبنا على الطريق؟ "
*
قال العاشق لمعشوقته:
" سأقودك إلى غابةٍ من فضّةٍ
وعشبٍ من الذهب
لنقيم هناك "
قالت المعشوقة:" وكيف نأمن الوحوش؟ "
قال العاشق:
" بالذهب والفضّة يا حبيبتي "
*
كان أبي يقول:
" رصاصةٌ واحدةٌ لا تصنع غيرَ ميْتٍ واحد
وفكرةٌ واحدةٌ تصنع آلافاً من الناس "
وحين مات أبي متشبّثاً بفكرته الواحدة
التي أطلقها كالرصاص على الناس
لم يسر في جنازته أحد
*
الشعراء الكبار
يأكلون الصغار
ويتضوّرون جوعاً
*
يحبّ الجميع
ولا يحبّ أحداً
*
قال الصحفيّ
وقد رأى صورته في المرآة
"السكوت من فضّةً
والكلام من ذهب"
*
قال المتدارك:
" هل نمحو الخطأ الفادح
بصوابٍ أفدح؟ "
*
أردتُ أن أقفَ على البحر
مثلما أقفُ على اليابسهْ
سائراً فوق حيتانه وطواطمه وقتلاه
لكنني غرقت
وها أنا أقبعُ في زاويةٍ من البحر
تمرّ بي حيتانهُ وطواطمُهُ وقتلاه
لا أرى من السفن
غيرَ أسفلها
ومن الطيور غير ظلالها
ومن البشر
غيرَ أصواتهم
ومن الماء
غيرَ الماء
لعبة
لنبدأ اللعبةَ يا حبيبتي
أنتِ أنا
وأنا أنتِ
سأضعُ الأزهارَ على قبركِ
وتضعين الأزهارَ على قبري
سأدخل بوّابةَ الليل
وتدخلين بوّابةَ النهار
ونلتقي هناك
لا يعرف أحدُنا الآخر
ستقولين:أنتَ انا
وأقول: أنا أنتِ
ونضحك كالأطفال
ظلال
ظلالٌ تحاورني في المساء
ظلالٌ أحاورها في المساء
ظلالٌ أصافحها وتصافحني
ظلالٌ
ظلالٌ
ظلالٌ
ظلالٌ أسيرُ بها ذاهباً آيباً في طريقٍ طويل
ظلالٌ تسيل
على قدميّ
على راحتيّ
وتطلع لي فجأةً من جدارٍ يقابلني
فمن أين جاء الجدارْ؟
ومن أين هذي الظلال التي تتدافعُ نحويَ ..
من أين هذي الظلال
أ أدفعها أم ستدفعني؟
أعانقها أم تعانقني؟
وهي تلك التي رافقتني سنينا
وغابتْ سنينا
وقد يُثقلُ الطينُ أقدامَها
فتعود إليّ
وتحنو عليّ
وتجلس عند سريري معذّبةً
لا يرفّ لها هُدُبٌ
أو تبوحُ لها شفةٌ
أو تُمدّ لها راحةٌ
يا ظلالي
يا ظلالي التي من حجرْ
ذلك الموت
كنتُ ابصرهُ عادةً في الطريق المجاور
أذكر:
خطوتَهُ وهو يُسرعُ
نظرتَهُ المستريبةَ إذ يستديرُ
جهامتَهُ حين يَبسِمُ
وقفتَهُ عند ذاك الجدار
وعينيه .. عينيهِ
تلتقيان بعينيّ
وسط الزحام
وحين فتحتُ النوافذ ليلاً
لكي يدخلَ الصيف
باغتني بصفيرهِ
يدنو قريباً .. قريباً
فأسرعتُ
أغلقتُ كلّ النوافذ
لكنّني
وصفيرهُ يخفت
مازلتُ أرجفُ
حتّى نهضتُ على طرقاتهِ:
- من ؟
هبطتُ الطريق
وعدتُ إلى البيت
أرجفُ
ارجفُ
محتمياً بسريري
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